Durant l'été 1800, dans la grande vallée de Marengo en Italie du Nord, une puissante armée se range en ordre de bataille : ce sont les Autrichiens de l'empereur François II, le souverain du Saint Empire romain germanique ; ils font face aux troupes encore mal réveillées de la république française sous le commandement du général et premier consul Napoléon Bonaparte. La bataille commence par l'ouverture d'un terrible feu d'artillerie. En moins de quinze minutes, l'artillerie française dépassée en nombre est complètement détruite. A ce moment, une énorme colonne de grenadiers autrichiens et hongrois s'avance vers les Français. Leur feu est dévastateur ; rangée après rangée de jeunes gens sont abattus comme une moisson de blé. Les Français tiennent toujours bon. Les vieux soldats mettent les jeunes hommes derrière eux en disant : « Là au moins, tu n'auras pas peur ». Des charges de cavalerie lourde tentent de changer le cours de la bataille. Mais à l'approche de la soirée, toute la ligne française semble ébranlée. À moins que le soleil ne se couche, la bataille est sur le point d'être perdue.
Soudain, sortant d'un nuage de poussière sur le côté du champ de bataille, une importante colonne de troupes apparaît en marche rapide. C'est la fin : l'ennemi va nous submerger.
En fait, pas du tout : Ces troupes sont celles du général Desaix entrant sur le champ de bataille à la toute dernière heure. Les Autrichiens sont complètement surpris. Ils ne s'attendaient pas à ce que les Français viennent de cette direction. Et très vite la retraite change d'un côté à l'autre. Les ennemis se retirent du champ de bataille laissant des milliers de prisonniers avec armes et drapeaux. Ce qui ressemblait à une défaite s'est transformé en une victoire éclatante.
Que s'est-il passé exactement ?
Le général Desaix a marché au « son du canon », l'une des doctrines militaires de l'époque. Desaix a reçu l'ordre d'aller dans une direction particulière, loin de Bonaparte. Mais entendant « le son du canon », il décida d'agir pour le bien de toute l'armée. Ce qu'il ne savait pas, c'est que le Premier Consul venait précisément de lui envoyer cet ordre par l'intermédiaire d'un officier d'état-major à cheval, porteur d'un message lui intimant l'ordre de revenir aussi vite que possible. Si Desaix avait continué à obéir à l'ancienne consigne comme un officier novice sans utiliser son cerveau, sans tenir compte du son du canon ; si Desaix avait attendu et continué de s'éloigner pour finalement recevoir cette dépêche et faire demi-tour, il aurait probablement été trop tard pour intervenir. Alors le pauvre homme plein de remords aurait eu tout le temps nécessaire pour méditer sur les conséquences de ses hésitations et de ses erreurs.
Louis Charles Antoine Desaix, par Andrea Appiani, Château de Versailles
Mais le cours des événements s'est déroulé autrement. L'adversaire s'est retrouvé brusquement dépassé en nombre grâce à l'énergie fraîche de quelques troupes concentrées sur un point sensible du champ de bataille, décourageant complètement les Autrichiens.
Y a-t-il des liens entre ce récit historique et nos propres vies ?
L'auteur du célèbre traité sur "l'Art de la guerre", le général et stratège chinois Sun Tzu a écrit ce qui suit sur le secret des victoires : "Si vous vous connaissez vous-même, mais pas l'ennemi, pour chaque victoire remportée, vous subirez également une défaite. Si vous ne connaissez pas l'ennemi, ni vous-même, vous succomberez à chaque bataille.
En tant que chrétiens, nous sommes impliqués dans le combat spirituel d'une vie, la nôtre; hommes et femmes, frères et sœurs en Christ.
Il est donc très important pour nous de savoir précisément qui est l'ennemi et ce que nous devons faire.
Celui qui vaincra et gardera Mes oeuvres jusqu'à la fin, à lui Je donnerai la domination sur les nations (Apocalypse 2:26)
Pouvez-vous imaginer cela ? Selon ce verset, nous devons vaincre. C'est notre ordre de marche, venant directement de Jésus Christ, notre Maître et Commandant en chef.
Dans la Bible, il y a un verset intéressant comparant un sage à un général :
Celui qui tarde à se mettre en colère vaut mieux qu'un homme de guerre, et celui qui contrôle son esprit que celui qui prend une ville. (Proverbes 16:32)
Où est l'ennemi ? Nous devons l'identifier et savoir comment le combattre.
Quand on analyse la situation, chacun de nous fait face à une alliance ou une coalition de trois ennemis différents :
1. Notre propre nature humaine. L'apôtre Paul en parle abondamment dans ses lettres.
2. Les tendances de ce monde qui sont contre la loi d'amour de Dieu
3. L'adversaire, l'ennemi qu'on appelle Satan, avec son armée d'anges démoniaques. C'est une réalité mise en doute et moquée par certains, mais bien réelle pour le chrétien.
Nous sommes disciples de Jésus-Christ et, en tant que tels, nous devons livrer bataille à ces trois ennemis. Mais nous ne sommes pas seuls, nous avons l'aide formidable du Christ Roi. Il est le Capitaine de notre salut, notre Protecteur, notre Avocat et Il nous a fait la promesse d'accomplir cette victoire, en nous, si nous laissons Son esprit saint habiter en nous, jusqu'à la fin.
Et voici une clé : en tant que commandant de vous-même, vous pouvez hâter le cours de cette victoire.
Quelles sont les principales qualités d'un bon commandant, d'un bon général : Quand vous regardez l'Histoire, vous pouvez voir que certains généraux n'étaient pas très compétents. Surtout ces généraux étaient indécis ; au lieu d'agir, ils préféraient laisser les autres agir ou pire, ils préféraient laisser les circonstances agir à leur place. C'est en effet un choix très dangereux. Ces hommes attendaient que les événements se produisent au moment où le commandant en chef s'attendait à ce qu'ils fassent quelque chose pour le bien de toute l'armée.
L'exemple du général Desaix montre qu'il était un homme résolu. En d'autres termes, il a décidé d'agir promptement et sans délai, comme il l'avait appris, non seulement à l'académie militaire, mais aussi selon sa propre expérience sur les champs de bataille. Les généraux résolus ont la formation, ils ont l'expérience. Ils savent ce qui se passe en cas de crise. Ils le comprennent. Ce n'est pas AU-DESSUS de leur compréhension. Ils saisissent la situation. Ils savent quoi faire et ils le font avec soin et sans délai. Parce qu'ils ont la formation et l'expérience, ils agissent avec assurance, audace et célérité, parfois même avec une vélocité fulgurante.
Voyez-vous, être déterminé ne veut pas dire être têtu. Un commandant déterminé est conscient et sait quoi faire. Mais il ne permet à rien de le distraire de ce qu'il a à faire.
Un général têtu semble être déterminé, au premier abord car il semble faire exactement la même chose, mais en réalité ce n'est qu'une apparence. Il « s'en tient » à ce qu'il a décidé, même si c'est mauvais, parce que pour certaines raisons, il ne se soucient plus vraiment de savoir si le plan est bon ou mauvais. C'est la différence entre être déterminé et être têtu. La résolution équivaut à la compréhension et à l'action résolue selon cette bonne compréhension. L'entêtement signifie une action sans pleine compréhension ou une action quoi qu'il arrive.
Et nous alors, qu'en est il de nos décisions ?
De quoi avons-nous besoin en tant que "commandant spirituel de nos propres personnes, de nous-mêmes" sous le commandement supérieur de Jésus-Christ ?
Essentiellement, nous devons bien comprendre l'importance de deux équipements indispensables :
1. L'étude de la Bible est notre académie militaire. En tant que chrétiens, nous devons comprendre la Parole de Dieu et tout ce qu'elle contient. Si nous supprimons certains versets de la Bible parce qu'ils pourraient mettre en danger notre propre conception de la justice, alors nous ne sommes pas correctement formés et entraînés. Dieu nous donne la compréhension de Sa parole par le Saint-Esprit. Si nous manquons de compréhension ou si nous manquons de stimulation, demandons plus, et ce Saint-Esprit qui nous a été donné au moment du bapteme sera ranimé et amplifié. Mais nous devons étudier la parole de Dieu. C'est notre formation.
2. La prière est notre expérience du champ de bataille. Nous avons besoin de l'expérience du combat. Cette expérience est nécessaire parfois au cours d'une vie, voire de plusieurs décennies. Mais nous pouvons accélérer ce processus. Plus nous nous rapprochons de Dieu, mieux nous facilitons ce processus de lutte contre nos ennemis spirituels. La prière de tous les jours est nécessaire pour nous rapprocher de Dieu. Si nous ne prions pas, nous n'aurons aucune expérience du champ de bataille spirituel et nous serons vaincus par la tromperie de ce monde.
Ainsi avec l'étude biblique et la prière, nous avons les deux principaux équipements du saint.
Car notre combat n'est pas contre la chair et le sang, mais contre les autorités et les pouvoirs, contre les dirigeants du monde de cette nuit noire, contre les esprits du mal dans les cieux. (Ephésiens 6:12)
En entrant sur le champ de bataille, Louis Desaix fut touché en plein cœur par une balle autrichienne. Il est mort là-bas, sur le sol de Marengo il y a un peu plus de 200 ans, sans connaître la fin victorieuse de cette terrible journée. Mais il a donné sa vie et un jour, le jour de sa résurrection, il se rendra compte que ce qu'il espérait pendant ces moments, s'est vraiment produit. Il a fait plus que ce qu'on attendait de lui, gagnant la reconnaissance de son commandant personnel.
Quant à nous, notre Maître et Commandant personnel est Jésus-Christ, le Capitaine de notre salut, et Il nous a donné nos ordres de marche. Nous savons que l'ennemi est LE PÉCHÉ dans nos vies. Nous continuons notre formation avec l'étude de la Bible. Nous suivons le grondement du canon, cela signifie que nous demandons à Dieu où est le péché et Dieu nous répond et Il continuera à répondre à cette prière.
Et puis enfin, nous entrons sur le champ de bataille, et nous sabrons le péché, et nous fusillons le péché. Nous faisons place nette ! Et nous prions notre Père de nous aider parce que nous avons besoin de Son aide, pour enlever le péché et pour le remplacer par de bonnes choses.
En nous rapprochant de Dieu, nous pouvons renforcer notre expérience du champ de bataille spirituel et ainsi devenir un meilleur commandant de nous-mêmes, afin qu'un jour, nous puissions recevoir la magnifique couronne de gloire et la récompense correspondante que Jésus-Christ nous prépare.
Cher lecteur,
Les publicités contenues dans cet article ne reflètent pas nécessairement mes opinions et n'ont pas reçu mon approbation.
Chaleureusement,
Hervé Dubois